
Revue « Paradigme humanitaire ». 2025. N° 1 (32). P. 6–28.
Anatoly Livry Docteur en littérature générale et comparée de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, écrivain, philosophe, critique littéraire;
Suisse, Altdorf
Nietzsche souillé par des marchands portant le titre de professeur
Résumé. L’héritage de Nietzsche est perverti par nos universitaires occidentaux ainsi que par les membres de la «cinquième colonne» du monde russe, et ce, dans le but de rabaisser la pensée profonde de ce philosophe complexe et nuancé à un niveau commercialisable. Ainsi, les «philosophes» universitaires travestissant Nietzsche l’arrachent à son époque, à son milieu socioprofessionnel et à son environnement linguistique. Seul un Nietzsche tronqué est accepté par les facultés de «philosophie» modernistes. Souvent, les professeurs travestissant Nietzsche ne maîtrisent ni l’histoire européenne, ni le grec ancien, ni le français des XVIIIe–XIXe siècles, ni même la langue allemande. Cette manipulation est protégée par le plagiat, la censure et la calomnie collectiviste.
Mots-clés: Nietzsche, falsifications, racialisme, doctrine du IIIe Reich, plagiat, Foucault, suite de Narcisse.
Il a toujours existé et il existera toujours des personnalités tragiques qui canalisent les passions et les haines du fait de leurs capacités exceptionnelles et protéiformes. Compte tenu de leur nature, elles modifient le cours de l’histoire et sont donc victimes de manipulations féroces. Ce fut le cas d’Aristote, ce péripatéticien honni par nos modernistes qui ne cessent, depuis plusieurs siècles, de stériliser son œuvre, celle-ci leur étant insupportable, notamment par le concept de topos qu’elle présente – cet état que chaque chose de l’univers est destinée à atteindre.
Friedrich Nietzsche subit le même acharnement charlatanesque de nos libéraux diplômés en «philosophie»: son malheur réside dans un génie si puissamment explosif qu’il a attiré moult investissements de clans redoutables – fréquemment misanthropes: après plusieurs générations, ils ne savent plus que faire de ces fonds qu’ils ont placés et finissent par profiter de la dégénérescence des professeurs universitaires et de la dissonance cognitive de leurs étudiants pour imposer un Nietzsche simpliste, conforme à toutes les inepties du IIIe millénaire. Cette falsification anachronique est un acte d’escamoteur de bas étage: l’on arrache Nietzsche à son époque, à son environnement, voire à son milieu linguistique (car souvent, les «spécialistes» de Nietzsche ne lisent même plus l’allemand) et l’on proclame: «Compte tenu de ce qu’a écrit un tel sept décennies après la disparition de Nietzsche, l’on s’en tiendra non pas à la lecture de Nietzsche lui-même, mais aux idées de ses falsificateurs».
Le cas de Michel Foucault est à ce titre un parfait exemple: il a excellemment endossé le rôle de celui que Nietzsche avait lui-même décrit comme le porteur d’une banalité nouvelle un quart d’heure avant que cette trivialité ne devienne la nouvelle idole des foules – ce qui fut d’ailleurs la cause de son succès: «Um eine Viertelstunde früher. – Man findet gelegentlich einen, der mit seinen Ansichten über seiner Zeit steht, aber doch nur um so viel, daß er die Vulgäransichten des nächsten Jahrzehnts vorwegnimmt. Er hat die öffentliche Meinung eher, als sie öffentlich ist, das heißt: er ist einer Ansicht, die es verdient trivial zu werden, eine Viertelstunde eher in die Arme gefallen als andere. Sein Ruhm pflegt aber viel lauter zu sein als der Ruhm der wirklich Großen und Überlegenen»[1]. Ce Foucault supraoptimiste, mentalement issu de cette culture alexandrine fondamentalement misanthrope épinglée par Nietzsche, manifestait son inversion à travers tout ce à quoi il touchait, à l’instar de ces porteurs du virus du SIDA qui, se sachant moribonds, veulent contaminer le maximum de personnes saines[2]. Ainsi en va-t-il de ces élites alexandrines, quelle que soit l’époque de leur existence, qui empoisonnent les couches vivaces de leur peuple, sapant chaque retour à la normalité traditionnelle enclenché par les aristocrates de l’esprit. Avant de lui- même mourir du SIDA (car la nature est nettement moins tolérante que nos sociétés opulentes face aux pervers qui violent ses lois, – et Foucault, souvenons- nous-en, niait la maladie mortelle, car elle n’entrait point dans son univers étriqué, totalitarisme d’un désaxé que Foucault s’obstinait, toujours avec une agressivité débridée[3], à imposer au monde décrétant inexistant le SIDA qui a fini par phagocyter notre optimiste[4]), Foucault a marqué de sa sodomie tant l’analyse universitaire de Nietzsche que le parti communiste français traditionnellement hostile à la pédérastie – que ses membres, dans leur mémoire collective, associaient à la prise du pouvoir en Allemagne par les nationaux-socialistes ainsi qu’aux piliers de la Collaboration (les camarades et les compagnons de route de Georges Marchais voyaient historiquement dans les invertis masculins un Ernst Röhm ou un Abel Bonnard, ce ministre de l’Éducation de l’État français auquel l’engagement vichyssois a valu le surnom de «Gestapette»). Ce faisant, il a «déconstruit» – bien sûr exclusivement les sociétés blanches. En d’autres termes, il est devenu le hérault de l’actuel racisme systémique anti-Blancs auquel j’ai consacré mon dernier livre russe [4] et qui s’apparente au «pessimisme de la force»[5] fustigé par Nietzsche lui- même. Et nos professeurs de «philosophie» adoubés par la Nietzsche-Gesellschaft allemande s’inscrivent dans le même mouvement que celui de Foucault: ils ne sont que des commissaires du Selbsthass racialiste, étant caucasoïdes pour la plupart.
Cette tendance à la normalisation de l’anachronisme dans la gestion de l’héritage de Friedrich Nietzsche, je la dénonce depuis des années, car je connais bien ce système. Cette même Nietzsche-Gesellschaft allemande a publié mes
travaux consacrés à Nietzsche à quatorze reprises, entre 2006 et 2018[6]. Ma reconnaissance en tant que spécialiste de Nietzsche était le fait tant de l’Akademie Verlag[7] que de la Walter de Gruyter Verlag, l’éditeur berlinois de Nietzsche dans sa version originale[8]. J’ai côtoyé de très près ces commissaires politiques falsifiant le philosophe au sein de la Nietzsche-Gesellschaft, car, durant toutes ces années, j’ai participé à de nombreux congrès internationaux ainsi qu’à des Werkstätten organisés par la même société philosophique allemande présidée à l’époque par mon éditrice Renate Reschke, professeur à la Humboldt-Universität de Berlin. Je consacrerai d’ailleurs une partie de cet article à la carrière-exemplum de cette lauréate du Friedrich-Nietzsche-Preis 2024 en posant à mes lecteurs une question logique: cette récompense a-t-elle été reçue par Reschke parce qu’elle m’a publié pendant quasi une décennie et demie, préfaçait mes livres sur Nietzsche paraissant tant à Paris [7] qu’en Russie, je songe naturellement à la version russe de ma thèse de doctorat française sur Nietzsche et Nabokov publiée à Saint-Pétersbourg sous le titre Physiologie du Surhomme [6] quelques mois après ma soutenance à Nice? Ou fut-elle honorée par la distinction suprême de la Nietzsche-Gesellschaft allemande parce qu’elle a participé à la censure de mon dernier article qu’elle-même avait fait paraître dans la Nietzscheforschung en 2018? Cette censure s’est déroulée d’une façon extrêmement ridicule, car elle est intervenue après la publication de mon analyse d’une certaine Sineokaya[9], qui à l’époque mutilait Nietzsche à l’Académie de Russie, dans sa version papier avec une copie sur le site de Walter de Gruyter Verlag[10]. Un clan de faussaires a exigé son retrait d’Internet à l’éditeur en me calomniant simultanément auprès de Reschke[11], ce qui a été sur-le-champ execute avec la participation passivement active de Reschke elle-même, et ce, sans aucunement tenir compte du fait que tous les éléments de mon article étaient véridiques et que je les démontrerai d’ailleurs de nouveau ci-dessous. Il est important de préciser que même le titre du courriel initial de Reschke m’annonçant des attaques contre des publications qu’elle-même avait soutenues dans la Nietzscheforschung en tant que rédactrice était faux: la «philosophe» berlinoise l’avait intitulé «Kritik Ihres Beitrages»[12], bien que l’entreprise de dénigrement visât ouvertement la calomnie et la censure. Ou peut-être que la Nietzsche-Gesellschaft allemande a récompensé Reschke par son prix bisannuel précisément parce qu’elle est l’incarnation de cette girouette professorale «philosophique» personnifiant le fait que c’est seulement en se trahissant constamment soi-même que l’on peut se maintenir en tant que professeur de «philosophie» pendant des années salarié d’une université prônant la réécriture du passé, anachronisme sur lequel une
«humanité» invertie pourrait être fabriquée? Cette inconstance est à la base même de la «philosophie» nietzschéenne actuelle, car, visiblement, tous ces éditeurs de Nietzsche en version originale le publiaient sans tout à fait savoir où leur action douteuse allait les mener dans un avenir assez proche – après quelques décennies. Je parle ici naturellement de Giorgio Colli et de son compagnon, membre du parti communiste italien (sans quoi il n’aurait pu accéder aux archives de Nietzsche à Weimar du temps de la RDA), Mazzino Montinari. Faire paraître les quinze tomes de l’œuvre de Nietzsche tel qu’ils l’avaient fait chez mon éditeur et censeur berlinois Walter de Gruyter serait actuellement impensable. Pire encore: si un professeur de
«philosophie» osait aujourd’hui écrire lui-même les lignes que nos braves
«philosophes» italiens ont publiées entre 1967 et 1988, il serait déchu de son poste académique, voire se retrouverait derrière les barreaux.
Chez les commissaires agressifs de cette schizophrénie ambiante qui broie chez eux toute aptitude à juger et fait d’eux des censeurs permanents de Nietzsche, la lecture de certains des passages des volumes édités par Colli et Montinari déclenche une cécité psychique automatique – ce qui fait d’un professeur universitaire de «philosophie» travaillant sur Nietzsche un pathocrate doublé d’un sycophante près à dénoncer ses propres mauvaises pensées que certaines phrases de Nietzsche ne manqueront pas de susciter en lui tant dans les grandes œuvres du philosophe que dans sa correspondance.
Telle était d’ailleurs la raison d’être d’un congrès international sur Nietzsche organisé par la Nietzsche-Gesellschaft allemande à Naumburg en 2023 sous le mot d’ordre que je puis résumer ainsi: «Camarades, arrachons Nietzsche à son époque, à ses idées, à sa Weltanschauung et, surtout, falsifions son héritage!». Et naturellement, pour dûment gagner l’année suivante son Friedrich-Nietzsche-Preis. Reschke prend part, en chair et en os, à cette falsification de Nietzsche désormais non dissimulée: «Ziel dieses Überblicks ist es, zu erforschen, was an diesen ebenso vielfältigen wie reichhaltigen und freien Zugängen zu Nietzsches Denken originell, gültig und potenziell produktiv war. Zugleich sollen auch die Quellen der bis heute andauernden Vorurteile gegenüber Nietzsches Philosophie identifiziert und wo möglich falsifiziert werden»[13]. Et même dans cette exclamation pleine d’un terrorisme optimiste, nous retrouvons le charlatanisme d’un Foucault qu’illustre magnifiquement son doctorat d’État de 1961 «Folie et déraison. Histoire de la folie à l’âge classique». Car pour le pondre, Foucault a fourni un effort magistral: celui d’éviter à tout prix de travailler dans les archives médicales et de consulter les documents originaux. Cela fait de ce gourou de la postmodernité dans les filets de laquelle se débat le monde occidental du début du XXIe siècle le charlatan en chef déifié par l’homme théorique contemporain.
Nietzsche et l’apartheid philosophique
Nietzsche arraché à Nietzsche. Nietzsche déchu de son époque ainsi que de son environnement culturel et linguistique. Nietzsche coupé des idées de ses collègues universitaires hellénistes de langue allemande. Nietzsche est donc présenté par les falsificateurs portant le titre de professeur de «philosophie» comme un proto-Foucault, champion de la libéralisation des mœurs et de l’inversion.
Néanmoins c’est oublier là un fait réel qui interdit toute commercialisation académique de Nietzsche: non seulement Nietzsche était un racialiste germanique qui s’adressait exclusivement aux peuples blancs occidentaux, mais ses thèses devinrent le moteur du fondement idéologique du parti national-socialiste ouvrier allemand et donc le pilier doctrinal du IIIe Reich. Rappeler cette réalité devenue taboue, c’est soustraire Nietzsche à l’emprise de ces marchands de tapis dont regorgent l’Université de l’Occident et la 5e colonne du monde russe. Quasi chaque grande analyse de Nietzsche comporte des idées racialistes fondées sur la glorification de l’Aryen et sur l’essence forcément sous-humaine des Sémites, sur une opposition au métissage et sur l’exaltation des races pures. Même sa première œuvre majeure La Naissance de la Tragédie, qu’il a commise durant les premières années de son professorat à l’Université de Bâle, s’inscrit dans cette logique: «Die Prometheussage ist ein ursprüngliches Eigenthum der gesammten arischen Völkergemeinde und ein Document für deren Begabung zum Tiefsinnig-Tragischen, ja es möchte nicht ohne Wahrscheinlichkeit sein, dass diesem Mythus für das arische Wesen eben dieselbe charakteristische Bedeutung innewohnt, die der Sündenfallmythus für das semitische hat, und dass zwischen beiden Mythen ein Verwandtschaftsgrad existiert, wie zwischen Bruder und Schwester»[14]. Son antichristianisme aussi, largement subverti par les «déconstructeurs» du traditionalisme, trouve ses racines dans un rejet ethnique du christianisme à sa naissance, qui serait la revanche des Juifs contre l’aryanité. Ainsi, le profanateur de la dialectique Socrate est mauvais pour Nietzsche précisément à cause de son imperfection ethnique et la criminalité de Socrate face à Athènes réside pour le philosophe germanique dans son apparence, preuve pour Nietzsche de sa race croisée: «Sokrates gehörte, seiner Herkunft nach, zum niedersten Volk: Sokrates war Pöbel. Man weiß, man sieht es selbst noch, wie häßlich er war. Aber Häßlichkeit, an sich ein Einwand, ist unter Griechen beinahe eine Widerlegung. War Sokrates überhaupt ein Grieche? Die Häßlichkeit ist häufig genug der Ausdruck einer gekreuzten, durch Kreuzung gehemmten Entwicklung. Im andern Falle erscheint sie als niedergehende Entwicklung. Die Anthropologen unter den Kriminalisten sagen uns, daß der typische Verbrecher häßlich ist: monstrum in fronte, monstrum in animo. Aber der Verbrecher ist ein décadent. War Sokrates ein typischer Verbrecher?»[15] Indiscutablement Nietzsche, dans «Le Problème de Socrate», se trouve sous l’influence des idées esthético-scientifiques du professeur
«Cesare» Lombroso et de son Uomo delinquente[16] édité à Milan en 1876. Il est aussi influencé par son ouvrage précédent, L’Uomo bianco e l’Uomo di colore[17], publié en 1871, alors même qu’il conçoit sa première attaque contre Socrate dans La Naissance de la Tragédie [Cf. 7, р. 239]. Autrement dit, dès la première œuvre magistrale de Nietzsche, alors professeur helléniste à l’Université de Bâle, se fonde pleinement sur les idées de son collègue académique Lombroso: le métissage
(«Kreuzung»), tant combattu par le IIIe Reich, constitue clairement pour Nietzsche la cause principale du développement inhibé («gehemmten Entwicklung») de l’être humain. Les théories de Nietzsche sont devenues, après sa mort psychique à Turin le 4 janvier 1889, la base idéologique du IIIe Reich et il est bon de le rappeler afin d’éviter tout détournement ou épuration malhonnête de son héritage. Plus précisément, n’oublions pas que, dans la suite de sa lutte antisocratique, Nietzsche explique que l’action destructrice de Socrate est issue de ses origines métissées, gages de son «niedergehende Entwicklung» – évolution à rebours, dégénérescence. Le philologue classique Nietzsche indique dans le texte ce «niedergehende» en italique: le Verbe pour Nietzsche est une arme et il appuie sur le Logos de manière visuelle, attirant l’attention de son lecteur racialiste sur cette phrase que naguère, lors de ses cours universitaires à Bâle, il soulignait en élevant la voix.
Le développement par Nietzsche des idées des présocratiques est digne d’un intérêt particulier, notamment quand il s’agit de l’héritage d’Héraclite d’Éphèse dont Nietzsche a précisé la parenté spirituelle avec son Zarathoustra: «Die Lehre von der „ewigen Wiederkunft“, das heisst vom unbedingten und unendlich wiederholten Kreislauf aller Dinge – diese Lehre Zarathustra’s könnte zuletzt auch schon von Heraklit gelehrt worden sein»[18]. Qu’est-ce que le Logos? Est-ce le feu éternel, principe fondateur de l’Univers, qui brille constamment? Reste-t-il invisible? Ou se manifeste-t-il à nous par des explosions dues au hasard («Von Ohngefähr», dirait Nietzsche en en signifiant l’aristocratie[19]) qui parfois, à l’image de la foudre, se trouvent elles-mêmes incarnées dans ces représentants rares de l’humanité qui sont les surhommes? D’ailleurs, Nietzsche met un signe d’égalité entre l’Übermensch et le Blitz: «Seht, ich bin ein Verkündiger des Blitzes und ein schwerer Tropfen aus der Wolke: dieser Blitz aber heisst Übermensch»[20]. Chez Nietzsche comme chez quasi l’ensemble du suc philologique du monde académique de son époque, l’esprit doit effectivement s’affirmer à travers un corps – celui d’un peuple, d’une nation, d’une race ou d’un être humain. Chaque manifestation spirituelle est obligatoirement incarnée. Chez Nietzsche, plus pur est le corps à travers lequel l’idée se manifeste, moins métissé est le peuple qui l’exprime, plus le message est sublime. Par exemple, quand il règle ses comptes avec le clan wagnérien (surtout après la mort du compositeur en 1883, dans l’espoir peut-être d’attirer l’attention de sa veuve Cosima), Nietzsche s’empresse de choquer les germano-centristes des wagnérites de Bayreuth[21]. Lorsqu’il proclame la nécessité de méditerraniser la musique et argue que la musique germanique n’est rien par rapport à celle de Bizet, Nietzsche s’empresse lui-même de changer de peuple: chaque provocation, même esthético-philosophique, doit comporter un changement dans la chair, avec une reconstitution de sa généalogie mythique. Même quand il s’attaque à la germanité, Nietzsche proclame: «La race d’abord», autrement dit:
«Und hiermit berühre ich die Frage der Rasse»[22]. Comme nous pouvons le constater, le racialiste Nietzsche établit sur-le-champ un limes philologique racialiste, utilisant le terme français des éleveurs de chevaux (car, pour ce philosophe, les hommes doivent subir une sélection cérébrale comme les autres animaux) «pur-sang». Et pour le Nietzsche de cette époque de sa vie, tout ce qui est français doit nécessairement attirer ce qui est polonais. Par exemple, dans son autobiographique Ecce Homo, Nietzsche évoque le lieu commun de la seconde moitié du XIXe siècle sur des Polonais-Français parmi les Slaves: «Man nennt nicht umsonst die Polen die Franzosen unter den Slaven»[23].
Mais Nietzsche est racialiste et il ne peut pas ne pas immédiatement établir de hiérarchie. Voilà pourquoi il déclare d’emblée non seulement être un noble polonais pur sang, mais instaure aussi une hiérarchie dans la pureté du sang, déclarant immédiatement que, chez lui, il n’y a pas une seule goutte de mauvais sang: «Ich bin ein polnischer Edelmann pur sang, dem auch nicht ein Tropfen schlechtes Blut beigemischt ist, am wenigsten deutsches»[24]. Nous ne pouvons donc, si on est un scientifique honnête, couper l’héritage de Nietzsche racialiste de l’idéologie du XXe siècle, le falsifier et prétendre que ces thèses grandement plébiscitées jusque dans leur terminologie n’ont jamais été intégrées au sein du IIIe Reich, ce que font gaillardement nos professeurs de «philosophie». Depuis plusieurs décennies, si vous espérez faire une carrière dans notre Université, vous êtes obligés de manifester une cécité sélective à la lecture des œuvres de Nietzsche, laquelle se déclenche chaque fois que vous tombez sur l’une de ces réalités de son époque que Nietzsche exprime à travers l’ensemble de son œuvre. De plus, comme le Selbsthass occidental se propage à une vitesse extrême à travers les peuples du Couchant, les commissaires politiques portant des titres professoraux s’interdisent d’exprimer la moindre interprétation des idées de Nietzsche, car ils ne savent comment ils devront la falsifier quelques années plus tard, quand leurs maîtres imposeront une nouvelle ligne générale. Ce charlatanisme permanent ayant l’air d’une folie collectiviste est le marqueur principal de ce que nous pondent nos grands commentateurs académiques sur l’héritage nietzschéen et ils accumulent les distinctions académiques le long de leur carrière d’escamoteur à la condition exclusive qu’ils se censurent eux-mêmes ainsi que ceux qu’ils ont publiés en tant qu’éditeurs académiques durant des décennies.
Cette déchéance mentale s’exprime parfaitement à travers cet aveu du professeur émérite à l’Université Humboldt Renate Reschke dans son courriel du 7 novembre 2018 devenu fameux: «Monsieur Livry, vous avez entièrement raison et ce que vous décrivez dans l’article que j’ai publié est entièrement vrai, mais je m’aligne sur l’hystérie groupusculaire des autres professeurs spécialistes de Nietzsche et j’ordonne la suppression de votre texte du site de Walter de Gruyter, cet article que j’ai moi-même édité dans la Nietzscheforschung de l’année 2018»:
«Nach jetzigem Stand erwägt der Verlag – unter dem Vorbehalt Ihrer belegten Argumente -, Ihren Beitrag in der jetzigen Fassung nicht online zu stellen und auch nicht in Nietzsche Online aufzunehmen. Wir bitten Sie – auch um juristische Probleme der Verleumdung und Beleidigung zu vermeiden – die entsprechenden Stellen diplomatischer umzuschreiben oder ganz zu entfern»,[25] – une vraie démarche de Cadmos le diplomate (proposition malhonnête que, par ailleurs, j’ai naturellement refusé de suivre). Et la très estimable professeur Reschke a totalement raison: si elle ne participait pas à la censure de ce qu’elle-même avait concouru à publier non seulement en 2018, mais depuis 2006 (car, durant les douze années où quatorze de mes travaux ont paru dans des revues placées sous sa direction scientifique, je ne faisais qu’exprimer les mêmes évidences issues des textes nietzschéens), elle n’aurait été récompensée ni par la Bundesverdienstkreuz ni par le Friedrich-Nietzsche-Preis de la Nietzsche-Gesellschaft en 2024. «Les démons n’ont pas d’amis», me disait mon professeur allemand de théologie chrétienne. Nos braves «spécialistes» de Nietzsche agissent comme toutes les castes des professeurs occidentaux s’occupant de «philosophie» selon les ordres de leur oligarchie: dès que vous faites un pas de côté, vous écartant donc de la ligne générale et que vous ne vous en excusez pas par les platitudes les plus basses en reniant vos actes du passé, vous devenez vous-même une victime initiatique et vos chers collègues professeurs de «philosophie» vous déchiquetteront immédiatement et sans scrupule.
Voilà pourquoi ces falsificateurs de Nietzsche, tous professeurs réunis dans la Nietzsche-Gesellschaft allemande, n’ont point peur du ridicule, actuel ou à venir: malgré le scandale de sa censure (qui a néanmoins permis aux thèses qu’il portait de gagner en notoriété), mon article de la Nietzscheforschung de 2018 est toujours effacé du site officiel de Walter de Gruyter Verlag avec comme seule explication
«Das Kapitel ist zurzeit nicht verfügbar»[26]. L’ensemble de la communauté scientifique sait que ce fameux «zurzeit» dure depuis déjà bientôt sept ans, étant de surcroît totalement mensonger, car Reschke m’avait annonçait que la censure infondée de l’article qu’elle-même avait édité en tant que rédactrice de la Nietzscheforschung sera définitive: «So bleibt der Verlag bei seiner Entscheidung, Ihren Beitrag retroaktiv abzulehnen und aus der Online-Ausgabe dauerhaft zu entfernen (was bereits geschehen ist)…»[27] Par ailleurs, Reschke envoie cette décision de censure infondée en copie aux deux rédacteurs de la Nietzscheforschung auxquels elle passera la main en 2018, F. Günther et E. Müller: ainsi le «philosophe» professoral s’assure que, suivant l’exigence de Sineokaya et de son clan, mes travaux ne seront plus jamais publiés dans la Nietzscheforschung compte tenu de la paranoïa groupusculaire qui règne dans le milieu – ainsi vont les mœurs de la «philosophie» «libérale» prônant une permissivité démesurée (dans des limites de plus en plus rétrécies). Et cela fait aussi sept ans que la Nietzsche- Gesellschaft, qui m’avait publié avant cela pendant douze ans, refuse tous les articles que je lui propose et m’interdit d’intervenir lors de ses conférences où je participais auparavant à un rythme quasi annuel[28]. Ces fonctionnaires professoraux de «philosophie» qui n’ont que le mot de «liberté» à la bouche ne sont que des despotes qui se cachent derrière les titres des antiques universités européennes, mais qui méprisent sans s’en dissimuler et de manière collectiviste l’ensemble de l’héritage éclectique qui fut le fondement même de cet univers académique qu’ils ont contribué à anéantir.
L’illettrisme des falsificateurs de Nietzsche
Nietzsche, à juste titre, accordait au philologue une place à part, le considérant comme le lettré qui manifeste sa nature humaine au plus haut degré, car déployant ses fonctions cérébrales au paroxysme de ce que l’humanité a pu nous donner et simultanément étant capable de qualités du diagnosticien face au Logos égales à celles que les asclépiades exercent face à la chaire souffrante: «Als Philolog schaut man nämlich hinter die „heiligen Bücher“, als Arzt hinter die physiologische Verkommenheit des typischen Christen. Der Arzt sagt „unheilbar“, der Philolog
„Schwindel“…»[29] Le même raisonnement en négatif se vérifie aussi: les non- lecteurs, ainsi les «professeurs» de notre génération académique actuelle, sont la lie de l’humanité, œuvrant activement à sa déchéance. Comble du retour de ce boomerang anthropologique: Nietzsche est lui-même la victime de ce «philosophe» qui s’en dit le spécialiste sans même le lire. Et si la première génération de falsificateurs de Nietzsche s’obstinait à ne pas le lire par malfaisance carrièro- idéologique, ceux qu’ils ont élevés ne possèdent même plus cette aptitude, étant donné leur total manque d’éducation scolaire. Même les professeurs de
«philosophie» allemands, ayant donc la même langue maternelle que Nietzsche, ne disposent plus des notions de grec ancien, de latin, d’hébreu ou de ce français d’avant le putsch parisien de 1789 pour comprendre véritablement Nietzsche (car Nietzsche signifiait par son français particulier son aristocratie de l’esprit, comme le faisait la haute noblesse germanique, notamment de son époque, en utilisant des expressions françaises prérévolutionnaires. Son père, précepteur des enfants princiers de la maison de Altenbourg, avait amené cette discrimination philologique dans la famille de Nietzsche). Alors que penser de ceux qui ne lisent même pas l’allemand? Démolissant la tradition pluricentenaire de l’Université occidentale, ces
«spécialistes» de la «philosophie nietzschéenne» qui ne captent pas un mot d’allemand et enseignent Nietzsche dans les académies pervertissent l’héritage du philosophe ouvertement par leur ignorance, étant donc ces menteurs par ignorance qu’avait dénoncés Nietzsche lui-même: «Nicht nur der lügt, welcher wider sein Wissen redet, sondern erst recht der, welcher wider sein Nichtwissen redet»[30]. Les ultimes falsificateurs par ignorance, fiers de leur inculture, méconnaissant jusqu’à l’alphabet allemand, sont, je l’estime, les héritiers directs des premiers faux- monnayeurs «philosophiques» qui agissaient eux en toute connaissance de cause.
En 2014, une fonctionnaire de l’Académie des Sciences de Russie, une certaine Sineokaya s’est adressée à moi, retrouvant mes coordonnées personnelles par un moyen qui m’est encore inconnu. Se présentant comme une «spécialiste de Nietzsche», elle voulait que je participe au recueil loufoque qu’elle préparait et qui, d’emblée, se positionnait comme la commercialisation d’un Nietzsche perverti, car, notamment, n’entretenant aucun lien avec le national-socialisme allemand. Manipulation basique héritée de Foucault et de ses pairs. Encore une fois, il s’agissait de cette tendance en vogue de déconstruire Nietzsche pour le rabaisser au niveau de la braguette: tout est permis, surtout de sombrer dans la débauche. J’ai ouvert la thèse de doctorat de cette Sineokaya depuis déchue de son poste à l’Académie des Sciences de Russie, car désignée en Russie par ce titre hérité des États-Unis de 1938 de «foreing agent». J’avais été littéralement étonné, c’est-à-dire frappé par la foudre, par la manière dont cette thèse manifestait l’incapacité totale de cette Sineokaya à maîtriser la langue allemande. Elle pratiquait la science de Procuste et falsifiait le sens des dits de Nietzsche en recourant à des termes qu’une certaine lecture en russe pouvait supposer. Par exemple, cette Europe, qui, pour Nietzsche, est une notion purement raciale – car il cherchait à épurer la race européenne comme l’avaient fait les Grecs qu’il connaissait en tant que professeur de philologie antique (voici à ce propos les lignes de Nietzsche dans le paragraphe 272 de Aurore. Réflexions sur les préjugés moraux intitulé «Die Reinigung der Rasse»[31]: «Die Reinheit ist das letzte Resultat von zahllosen Anpassungen, Einsaugungen und Ausscheidungen, und der Fortschritt zur Reinheit zeigt sich darin, daß die in einer Rasse vorhandene Kraft sich immer mehr auf einzelne ausgewählte Funktionen beschränkt, während sie vordem zu viel und oft Widersprechendes zu besorgen hatte: eine solche Beschränkung wird sich immer zugleich auch wie eine Verarmung ausnehmen und will vorsichtig und zart beurteilt sein. Endlich aber, wenn der Prozeß der Reinigung gelungen ist, steht alle jene Kraft, die früher bei dem Kampfe der disharmonischen Eigenschaften daraufging, dem gesamten Organismus zu Gebote: weshalb reingewordene Rassen immer auch stärker und schöner geworden sind. – Die Griechen geben uns das Muster einer reingewordenen Rasse und Kultur: und hoffentlich gelingt einmal auch eine reine europäische Rasse und Kultur»,[32]) – dans la thèse de Sineokaya soutenue en 2009 se résumait à cette espèce de communauté européenne dirigée par la fameuse commission depuis Bruxelles, animée par son rêve postmoderniste, peuplée de sauvages bruns et parsemée de supermarchés où tout est commercialisé dans un unique charabia anglo-saxon. Sineokaya, dans cette thèse de doctorat qui lui avait permis d’accéder au poste de directrice adjointe de l’Institut de philosophie de l’Académie des sciences de Russie, ne parvenait même pas à se tenir à une traduction russe, pourtant déjà extrêmement imparfaite. Ces traductions pourtant vers sa langue maternelle, elle les falsifiait aussi dans sa thèse de doctorat! La thèse de doctorat de Sineokaya est donc jonchée de citations tronquées de Nietzsche. Ainsi, à la page 8 de ce texte, «citant» pour la première fois Nietzsche, Sineokaya nous offre une révélation: «Visiblement, les idées de Nietzsche “philosophe de l’avenir de l’Europe” (comme il se présentait lui-même), à partir duquel “seulement commence sur terre la grande politique” (note n° 1 de Sineokaya, totalement fausse par ailleurs) peuvent aider les intellectuels contemporains de notre pays à produire un accord sur la stratégie culturelle et nationale de la Russie du XXIe siècle»[33]. Je dois souligner à l’intention de mes lecteurs que la première citation de Sineokaya ne porte aucune note, ce qui manifeste le mépris qu’elle et le directeur de sa thèse nourrissent par rapport aux normes académiques. Par ailleurs le phantasme de Sineokaya «seulement commence sur terre la grande politique» est couronné par une note, celle n° 1 de la page 8 de sa thèse de doctorat qui nous envoie à la page 373 du tome 2 de l’édition russe de Nietzsche de 1990[34]. Or, dans cette traduction russe conçue pour le large public soviétique mais qui est visiblement l’unique source d’information sur le texte réel de Nietzsche pour cette ex-professeur de l’Académie de Russie et docteur de «philosophie», nous ne trouvons aucunement la phrase mentionnée par Sineokaya. La citation de la thèse de doctorat est totalement fausse! Il est légitime de se demander comment la génération des académiciens type Motrochilova ou encore Gousseinov, garant de la thèse de Sineokaya, ont pu laisser passer cette aberration. Quant à Andrey Smirnov qui a rédigé – sans doute sous la dictée de l’intéressée – et signé la lettre de menace à Reschke le 18 octobre 2018, il est devenu le héros de mes conférences ainsi que de nombreuses publications multilingues, car son chef-d’œuvre est un exemple parfait du fonctionnement de son clan protégeant l’inculture et la falsification de Nietzsche par la censure et la corruption. Dans l’avenir, c’est surtout sur ce type de réflexe collectiviste que les défenseurs de Nietzsche authentiques devraient concentrer leurs recherches.
À cette détestation des traditions universitaires, il y a une cause réelle: cette séquence que Sineokaya mentionne dans sa thèse de doctorat, à savoir «philosophe de l’avenir de l’Europe», ne figure nulle part chez Nietzsche, même dans ses traductions russes. Contrairement à ce que prétend Sineokaya, Nietzsche ne s’est jamais présenté ainsi. Puisque, tout au long de sa thèse de doctorat d’une profondeur extrême, elle ne cesse de confondre l’Europe vue par Nietzsche (soit un philosophe germanophone de la seconde moitié du XIXe siècle) et l’Union européenne, une institution technocratique du début de IIIe millénaire («Потребуется время и убедительные аргументы, чтобы португальцы и эстонцы, поляки и немцы стали считать себя, прежде всего, европейцами и идентифицировать себя с политическими институтами и ценностями объединённой Европы»[35]), Sineokaya a falsifié, pour ses besoins privés carriéristes d’un commissaire supra-idéologisé, un Nietzsche imaginaire qui ne s’est naturellement jamais présenté comme un «philosophe de l’avenir de l’Europe». Il existe bien un ouvrage de Nietzsche qui s’intitule Par delà le bien et le mal, Prélude d’une philosophie de l’avenir et donc, quand on parcourt la liste de l’œuvre de Nietzsche même en russe, l’on tombe sur ce titre. C’est certainement ainsi qu’est venue à la tête de cette grande «spécialiste» de Nietzsche ne maîtrisant pas un mot d’allemand cette expression de «philosophe de l’avenir» qu’elle a placée dans la bouche même de Nietzsche sous la forme encore plus détournée de «philosophe de l’avenir de l’Europe». Se positionnant très probablement comme une propagandiste des inversions de l’Union dite européenne, elle a obéi à ses réflexes scolaires d’invoquer partout dans son texte cette pauvre «Europe» qui, je le rappelle (car la pédagogie c’est la répétition), n’a strictement rien à voir pour Nietzsche avec ce que les journalistes de bas étage essaient de nous vendre en lieu et place de ce grand continent peuplé d’ethnies belliqueuses et créatrices.
J’ai donc répondu aux remerciements de Sineokaya par une phrase lui
indiquant ouvertement qu’elle ne publiera pas ma contribution que je ferai paraître dans une autre revue. Quelques années après cette découverte, dans un article de la Nietzscheforschung publié par la dernière lauréate du Friedrich-Nietzsche-Preis de la Nietzsche-Gesellschaft Renate Reschke de la Humboldt-Universität, j’ai fait connaître d’autres des insuffisances graves que Sineokaya, alors encore membre de l’Académie des Sciences de Russie, propageait, ridiculisant l’institution qui l’employait. Cela a produit une crispation d’arrogance chez la susmentionnée qui a fait signer par son chef une lettre de menace destinée à cette même Renate Reschke: il y mettait en avant non point les aptitudes scientifiques de Sineokaya (car pour dissimuler son ignorance, elle évite naturellement toute discussion de cet ordre), mais l’ensemble des titres qu’elle a arrachés dans cette institution. En somme, nous étions face à une fonctionnaire qui protégeait son accès aux ressources en se parant des décorations issues à l’origine de cette Université avec sa tradition pluricentenaire qu’elle participe à abattre. De là, j’ai conclu sur l’arme la plus efficace que l’on peut utiliser contre ces falsificateurs naturellement idéologiques: au lieu de leur offrir cette couronne d’agent étranger qui les positionnerait en
«victimes d’un régime oppresseur», faites plutôt connaître dans les revues
académiques et dans les médias destinés au grand public – mais surtout en plusieurs langues – leurs failles scientifiques qui disqualifieraient à vie eux et ceux qui les promeuvent. Cela s’applique naturellement tant aux falsificateurs de Nietzsche actuels qu’aux générations professorales qui les ont fabriqués ou à leurs créatures. Seul ce type de démarche, pleinement scientifique, leur portera des coups assez violents pour les anéantir et donc libérer les philosophes authentiques, comme Nietzsche, de leur emprise perverse. Mieux encore: ce type de démarche critique aidera à établir un lien clair entre les héritiers professoraux contemporains de Colli et de Montinari tronquant Nietzsche à outrance et ceux qui organisent au sein de la Nietzsche-Gesellschaft des congrès internationaux, tel qu’ils l’ont fait en 2023 sous le mot d’ordre explicite de confisquer l’esprit de Nietzsche à Nietzsche lui-même[36]. Ainsi, les actuels commissaires politiques emplis d’une frénésie narcissique travaillant sur Nietzsche sans connaître un seul mot d’allemand sont les rejetons directs des premiers normalisateurs de Nietzsche qui avaient pris en otage le philosophe après la Seconde Guerre mondiale.
Voilà pourquoi cette recherche sur les escamoteurs anciennement de l’Université de Russie permet de mieux comprendre les maux occidentaux d’aujourd’hui et d’en établir la généalogie – comme je le fais dans mes conférences et publications canadiennes[37]. Car il faut préciser qu’à la suite à cette pression de Sineokaya, j’ai fait connaître son ridicule dans certaines de mes publications, en plus de quatre langues parmi lesquelles l’allemand[38]. J’ai envoyé ces textes aux apparatchiks de la Nietzsche-Gesellschaft allemande, ce qui n’a produit aucun effet, mis à part celui de faire de moi qui dénonçais les falsifications de citations de Nietzsche dans une thèse de doctorat une persona non grata tant dans les colloques que dans les revues de la Nietzsche-Gesellschaft. Le positionnement de nos «philosophes» se spécialisant sur la perversion institutionnelle de Nietzsche est clair: ce sont des idéologues. Ils signent et persistent dans leur carrière collectiviste de commissaires politiques. En cette année 2024, ce même comité central de la Nietzsche-Gesellschaft a fait venir Sineokaya pour présenter le Nietzsche de la future Russie et naturellement de la future Ukraine[39]. Il y a donc une parenté non dissimulée entre la démarche totalitaire d’annihiler l’âme d’un peuple en la faisant pourrir par une action extérieure et la falsification effrontée de l’héritage nietzschéen. Et sur la tombe de ce Nietzsche qu’ils ont eux-mêmes exterminé, nous pouvons constater l’union sacrée des «philosophes» germanophones (qui invertissent Nietzsche quasi consciemment en faisant resplendir leur dissonance cognitive lors d’une lecture schizophrénique et anachronique d’un Nietzsche édité par Colli et Montinari) et d’une parvenue comme Sineokaya, agente commerciale d’un Nietzsche que cette non-germanophone n’a jamais lu de sa vie.
La perversion narcissique comme principal moteur du charlatanisme académique
Dès septembre 2001, alors que je commençais mon enseignement à la Sorbonne à des étudiants de troisième année, je me suis interrogé sur ces moteurs psychiques qui font accourir dans l’Université des créatures charlatanesques des deux sexes qui sont assoiffées de la malfaisance qu’elles transpirent par tous les pores, phénomène dont j’ai été le témoin précisément à Paris IV-Sorbonne et que mon alors futur collègue à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, René Guerra, décrit si bien dans un article paru dans une revue avec peer-review: «Monsieur Livry, qui avait commencé son enseignement à Paris IV-Sorbonne tout en amorçant ses travaux de thèse en slavistique avec cette même Nora Buhks, n’a pas pu, pour des raisons maintenant excessivement connues et ridicules pour l’Université française, mener ce travail avec elle» [5]. Plusieurs années plus tard, ayant enrichi mon expérience d’enseignement à l’Université de Nice-Sophia Antipolis et après que ma thèse de doctorat a été plagiée et que ce vol collectif a été couvert par des groupuscules professoraux ainsi que par le ministère de l’Enseignement supérieur français [3], je me suis passionné pour ce sujet de la sélection cérébrale négative telle que pratiquée par ceux qui choisissent notre establishment politique et scientifique – ce qui aboutit à ces ingénieurs français incapables d’écrire dans leur langue maternelle[40] ou à ces professeurs universitaires de la Sorbonne d’une incompétence monstrueuse[41]. J’ai convié à mes séminaires un psychiatre spécialisé dans les maladies professionnelles, et plus particulièrement celles du corps du plus vieux métier du monde, légal chez nous en Suisse. Il a tout de suite épinglé une caractéristique qui unit ces charlatans universitaires, souvent professeurs de «philosophie», et les péripatéticiennes de trottoir. C’est la nature de pervers narcissique qui a été soulignée tout d’abord. Quand elle se manifeste chez un universitaire, celle-ci le pousse à faire passer les ressources avant tout, le principal pour lui n’étant pas d’avoir de vraies connaissances dans une spécialité réelle des sciences humaines, mais de paraître, d’arracher au système académique des titres et des lauriers et de s’y agripper furieusement. Ce qui le caractérise aussi, c’est l’usurpation permanente des titres qu’il voudrait posséder. Ainsi, si on retrace le parcours d’une telle créature, on constate un vol constant de grades universitaires. Ce qu’ils ont aussi en partage, c’est leur paranoïa insurmontable, car se retrouver face à la réalité les dépouillerait du fruit de leur usurpation. Pour se préserver du monde, leur unique souci est de se constituer ce que les psychiatres appellent une «suite de Narcisse» – qu’ils choisissent parmi leurs proches les plus fidèles et qui dépend d’eux corps et âme. Ainsi, depuis 2013, mes séminaires consistent à démontrer les usurpations de ces adeptes du libéralisme marchand en philosophie, en sciences sociales, en littérature, les mettant en regard avec cette absolue ignorance qu’ils dissimulent derrière une corruption effrénée. Ladite corruption est protégée par leur «suite de Narcisse», qu’il s’agisse des professeurs «philosophes» de la Nietzsche-Gesellschaft ou du Conseil national des universités français.
Voilà pourquoi il est intéressant de se demander pour quelles raisons une Sineokaya, mariée avec un Français depuis 10 ans, ne maîtrise pas un mot de français et est incapable d’intervenir sur une radio parisienne en français, ayant pour ce faire besoin d’une interprète – comme je l’ai épinglé via mon expertise pour de grands médias de Moscou[42]. Il est aussi drôle de voir qu’elle se présente comme étant «enseignante-chercheuse» à l’INALCO alors qu’en France, il s’agit d’un titre porté par un maître de conférences ou un professeur. En réalité, Sineokaya n’est qu’une chercheuse associée, ce qui est, en France, le titre d’un étudiant activiste (sans salaire ni poste dans l’établissement). Quand j’enseignais à Nice, j’étais chercheur associé dans une dizaine de facultés où j’étais passé pour des conférences. Les maîtres rémunèrent mal leurs serviteurs qui les soutiennent dans leur russophobie institutionnelle de la Ve république, une forme anti-slave de racisme systémique anti-Blancs[43]. Il s’agit sans doute d’une assistée vivant aux crochets des contribuables français comme d’autres parasites sociaux. Sineokaya a été jugée indigne d’être enseignante à l’INALCO[44], mais son narcissisme la pousse à se déclarer en Russie «enseignante-chercheuse»[45], autrement dit maître de conférences ou professeur en France.
Ces ex-fonctionnaires de la Science russe sont acceptés en Occident comme serviteurs et leur fameux «Institut de philosophie indépendant» (en somme une banale association) se verra fermer les portes de toutes les facultés dès qu’ils diront un mot de travers. Plus intéressante est la perversion narcissique de ces spécialistes en «philosophie de Nietzsche» qui les pousse à usurper les titres d’enseignant- chercheur dans les institutions occidentales qui s’ouvrent à eux. Mais en fait, peu importe. Car ces deux structures névrosées, celle élevée en Occident et celle de la cinquième colonne de la Russie actuelle, se valent: elles se consacrent uniquement à bâtir avec acharnement une image d’elles-mêmes qui ne correspond en rien à la réalité, à l’instar d’un pervers narcissique. Et si les ex-universitaires de la cinquième colonne russe usurpent les titres d’enseignant-chercheur des institutions qui les ont accueillis, les professeurs slavistes français qui leur ouvrent les portes de leurs facultés pratiquent gaillardement la corruption en tant que fonctionnaires du ministère de l’Enseignement supérieur français. Ainsi, intervenant au sein du Conseil national des universités, Catherine Géry est devenue expert-rapporteur sur mon dossier dans le cadre de la procédure de qualification du CNU pour la section 13 tout en sachant que j’avais des conflits d’intérêts avec celle à qui elle a ouvert les portes de l’INALCO en tant que chercheur associé. Alerté sur cette forfaiture, le ministère de l’Enseignement supérieur français s’est engagé derrière cette corruption ouverte à mon égard en confirmation cette désignation – autrement dit, en protégeant cette forfaiture et donc la sélection négative, tant nationale qu’internationale, institutionnalisée au sommet de la Ve république[46].
Pour montrer un peu mieux l’imbrication entre ces deux structures, il convient de mentionner le trésorier de cet Institut de philosophie indépendant de Paris, un certain Zhavoronkov qui a, pendant des années, usurpé le titre de docteur allemand de l’institution universitaire berlinoise qui l’avait invité[47]. Quand cette usurpation universitaire honteuse a été confirmée par le secrétariat de la Humboldt-Universität, le titre de docteur de Zhavoronkov a été effacé en catimini de la page officielle de l’Institut de philosophie de l’Académie des Sciences de Russie. La secrétaire de la Humboldt-Universität qui avait confirmé cette usurpation a été menacée par les membres de la Nietzsche-Gesellschaft allemande qui ont ainsi protégé leur créature issue de la cinquième colonne russe, lui permettant d’usurper des titres doctoraux allemands. Se moquant de la tradition académique européenne, ils ont beaucoup de préoccupations très sérieuses – au nombre desquelles cependant ne figure nullement la Science. Il est important de signaler que ce Zhavoronkov a été choisi par Sineokaya parce que sa mère était connue personnellement par sa patronne – et connue naturellement pour des raisons tout autres que scientifiques dans son cercle d’amitiés à Moscou. À la lecture des mémoires publiés par l’un de mes biographes académiques russes, Sergueï Essine, l’on peut connaître cette information désormais publique: «Кроме меня пришла ещё бывшая аспирантка Нелли Васильевны, ныне уже доктор наук Юлия Синеокая, я встречался с ней на прошлогодней лекции Мотрошиловой в библиотеке на Чистых прудах, и молодой человек Алексей (Жаворонков). Это сын покойной приятельницы хозяйки дома (sic). Алексей закончил МГУ и уже несколько лет живёт в Берлине. Сейчас он преподаёт в Потсдамском университете, собирается защищать докторскую диссертацию по Ницше. Меня обрадовало, что Алексей знает Анатолия Ливри. Я успел сказать, что считаю Анатолия самым хорошо пишущим русским писателем за рубежом. <…> Одновременно Алексей участвует в каком-то международном проекте – Россия, Германия, Украина – по Ницше и его звучанию в наши дни?» (запись от 2 января 2015) [1]. Cela illustre bien le fait que les pervers narcissiques choisissent leur «suite de Narcisse» parmi des fidèles issus de leur milieu personnel, phénomène décrit par des psychiatres. Ils introduisent leurs créatures dans les académies, les universités, les instituts de recherche et nous retrouvons tous ces Sineokaya, Zhavoronkov proclamant leur liberté «philosophique» illimitée, fustigeant au passage la Russie qu’ils ont quittée et galvaudant le nom de Nietzsche – tout cela couvert sans scrupule par des professeurs occidentaux, qu’ils soient français ou allemands. Car tous veulent abuser et rabaisser à leur niveau de commis de commerce cet héritage de Nietzsche qu’ils ne cessent de pervertir en suivant la trame idéologique d’une banalité ambiante digne de journalistes de bas étage et pourtant dominante dans nos facultés de «philosophie». Il est plus qu’important de préciser que le désastre moral de Reschke – elle capable de lire l’allemand, car il s’agit de sa langue maternelle – s’exemplifie par l’apparition de milliers de professeurs comme Sineokaya avec leurs fausses citations dans leurs thèses de doctorat, leur incapacité à dresser des notes, leurs anachronismes monstrueux et surtout leur inaptitude psychique totale de juger leurs actes frénétiques ridicules vus de l’extérieur. Ce sont précisément ces Sineokaya qui sont l’avenir de la Nietzsche-Gesellschaft allemande et de toutes les humanités et c’est à cette niaiserie prétentieuse couronnée de titres académiques et toujours doctrinalement orientée que se résume la méthodologie universitaire des futurs «philosophes». Or, naturellement, révélant les exploits de ces pervers narcissiques portant des titres de professeurs de «philosophie», je contribue à préserver l’héritage d’un Nietzsche souillé.
Littérature / Литература
- Есин, С. Н. Дневник. 2015 год. [Электронный ресурс]. URL: http://lilib.ru/e/esin_s_n/text_02115.shtml
- Ладилова, Е., Кузнецов, Е. Типология предательства: Почему Институт философии РАН и МГУ работают против СВО [Электронный ресурс]// Аргументы недели. 2024. 20 марта. URL: https://argumenti.ru/society/2024/03/889800
- Ливри, А. В. Профессор Дональд Бартон Джонсон [Электронный ресурс] // Geopolitica. 2021. 14 апреля. URL: https://www.geopolitika.ru/article/professor-donald-barton-dzhonson
- Ливри, А. В. Системный антибелый расизм, или Массовая ликвидация белых народов (Le Racisme systémique anti-Blancs ou l’Holocauste des peuples blancs) / С предисл. проф. А. Клёсова. М. : Наше завтра, 2022, 288 с.
- Guerra, René. Thèse de doctorat d’Anatoly Livry ou les Soviétiques francophones contre le créateur // Вестник Университета Российской академии образования (Herald of the University of the Russian Academie of Education). 201 № 1 (74). P. 49–52.
- Ливри, А. В. Физиология Сверхчеловека: введение в третье тысячелетие (Ливри, Пушкин, Ницше, Булгаков, Набоков, Достоевский – жрецы Диониса) / С предисл. проф. Н. Т. Пахсарьян. СПб. : Алетея, 2011. 310 p.
- Livry, Anatoly. Nabokov le nietzschéen / Avec une préface de Renate Reschke et avec une postface de Nathalie Pakhsaryan. Paris: Hermann, 2010, 313
- Livry, Anatol Nietzsche et le “Juif” in Schweizerische Zeitschrift fürReligions- und Kulturgeschichte. Université de Fribourg, Suisse, 2016. P. 421–434.
- Livry, Anatoly. Nietzsche, un indicateur de la santé psychique de la Russie in Nietzscheforschung, Berlin–Boston, Walter de Gruyter Verlag, sous la direction de Renate Reschke. 2 Band 25. P. 415–430.
- Livry, Anatol “L’Arabie heureuse” de B. Franco, professeur à la Sorbonne in Proceedings of the Academy of DNA Genealogy, Boston-Moscou- Tsukuba. 2023. Vol. 16, n° 3, mars. P. 439–448.
- Nietzsche, Friedrich. Sämtliche Werke, Kritische Studienausgabe in 15 Bänden: KSA, hg. von Giorgio Colli und Mazzino Montinari. München und New York, 1980.
Ссылки/ Références
[1] À ce propos, je me suis déjà exprimé également dans les médias grandement consultés de Moscou: Др. А. Ливри «Коронация извращений» // Литературная газета. 2016. № 10–11, 17 марта. С. 18.
[2] Didier Eribon, Michel Foucault, Flammarion, coll. «Champs biographie», Paris, 2011
(1re éd. 1989), p. 49.
[3] Edmund White «Edmund White recalls a night at the opera with Michel Foucault in 1981»
// The Telegraph, Londres, 28 février 2014.
[4] «Ist Pessimismus notwendig das Zeichen des Niedergangs, Verfalls, des Mißratenseins, der ermüdeten und geschwächten Instinkte? – wie er es bei den Indern war, wie er es, allem Anschein nach, bei uns, den „modernen“ Menschen und Europäern ist? Gibt es einen Pessimismus der Stärke?» s’interroge Nietzsche lui-même et son lecteur dans la préface – plus tardive car rédigée en août 1886 – de son premier ouvrage d’envergure dont le titre renvoie à ce même pessimisme: Freidrich Nietzsche, Die Geburt der Tragödie oder Griechentum und Pessimismus, op. cit., p. 9, Nietzsche souligne.
[5] Une série d’articles édités en juin 2019 (Dr Anatoly Livry, «Фридрих Ницше: о больной душе Gesindel (отребья)» с последующей статьёй «Nietzsche, la Russie et l’Allemagne: une catastrophe spirituelle et académique» // Proceedings of the Academy of DNA Genealogy, Boston- Moscow-Tsukuba. 2019. Vol. 12, N° 6. С. 1133–1161, 1168–1173 évoque les publications de Dr Livry effectuées par la Nietzsche-Gesellschaft allemande commençant en 2006 (Anatoly Livry. Vladimir Nabokov, der Nietzsche–Anhänger // Nietzscheforschung, Berlin. 2006. Band 13. p. 239–246.) et se terminant quatorze ans plus tard: Dr Anatoly Livry, «Nietzsche, un indicateur de la santé psychique de la Russie» // Nietzscheforschung, Berlin–Boston. 2018. Band 25. p. 415-430. Nous remarquerons l’édition effectuée avec fidélité par le professeur berlinois Renate Reschke, lauréate du Friedrich-Nietzsche-Preis 2024 dont il sera question plus bas.
[6] Dr Anatoly Livry «La Hache de Lycurgue chez Callimaque» // Nietzscheforschung, Akademie Verlag, Berlin. 2012. Band 19. P. 339–352.
[7] Dr Anatoly Livry «La Hache de Lycurgue chez Callimaque» // Nietzscheforschung, Akademie Verlag, Berlin. 2012. Band 19. P. 339–352.
[8] Cf par ex. Dr Anatoly Livry, «Le ménadisme créatif de Nabokov» // Nietzscheforschung, Berlin – Boston. 2017. Band 24. P. 389–397.
[9] Синеокая Юлия Вадимовна (Sineokaya) – физлицо, включённое в реестр СМИ, выполняющих функции иностранного агента (с 16 февраля 2024 года).
[10] Dr Anatoly Livry «Nietzsche, un indicateur de la santé psychique de la Russie» // Nietzscheforschung, Berlin–Boston. 2018. Band 25. P. 415–430, et plus particulièrement de la note 36 de la p. 424 de l’article susmentionné.
[11] «… inzwischen haben sich die Kollegen der russischen Akademie auch an den de Gruyter Verlag gewandt. Nach jetzigem Stand erwägt der Verlag – unter dem Vorbehalt Ihrer belegten Argumente –, Ihren Beitrag in der jetzigen Fassung nicht online zu stellen und auch nicht in Nietzsche Online aufzunehmen. Wir bitten Sie – auch um juristische Probleme der Verleumdung und Beleidigung zu vermeiden – die entsprechenden Stellen diplomatischer umzuschreiben oder ganz zu entfernen»: courriel de Renate Reschke à Dr Anatoly Livry du 7 novembre 2018.
[12] Courriel de Renate Reschke à Dr Anatoly Livry du 2 novembre 2018.
[13] «Call for papers» pour le 33. Internationalen Nietzsche-Kongress. «Kämpfe um Nietzsche. Nietzsche als Protagonist der europäischen und globalen Kultur bis zur ersten Nachkriegszeit». Naumburg an der Saale, 12–15. Oktober 2023. Reschke sera présente comme modératrice le jour de la fermeture du Congrès, entre 10 et 11 h le 15 octobre 2023, afin de prendre part physiquement à cette falsification de Nietzsche visant à arracher le philosophe à son époque et donc à son Logos.
[14] Friedrich Nietzsche Die Geburt der Tragödie oder Griechentum und Pessimismus, op. cit., p. 57.
[15] Friedrich Nietzsche «Das Problem des Sokrates» // Götzen-Dämmerung, op. cit., p. 951, Nietzsche souligne.
[16] Marco Ezechia (Cesare) Lombroso, L’Uomo delinquente: studiato in rapporto alla antropologia, alla medicina legale ed alle discipline carcerarie, Ulrico Hoepli, Milano, 1876, 255 р.
[17] Marco Ezechia (Cesare) Lombroso, L’uomo bianco e l’uomo di colore. Letture sull’ origine e le varietà delle razze umane, Tip. F. Sacchetto, Padova, 1871. 213 p.
[18] Friedrich Nietzsche Ecce Homo. Wie man wird, was man ist, op. cit., p. 1110.
[19] «Von Ohngefähr – das ist der älteste Adel der Welt»: Friedrich Nietzsche, Also sprach Zarathustra, op. cit., p. 415, Nietzsche souligne.
[20] Ibid., p. 282.
[21] Cf. Dr Anatoly Livry «Nietzsche et le “Juif”», Schweizerische Zeitschrift für Religions- und Kulturgeschichte – Revue suisse d’histoire religieuse et culturelle, Université de Fribourg, Suisse, 2016. P. 421–434.
[22] Friedrich Nietzsche Ecce homo, KSA, Walter de Gruyter, Berlin-New York, 1989. T. 6. P. 268.
[23] Ibid, p. 301.
[24] Ibid., p. 268.
[25] Courriel de Renate Reschke à Dr Anatoly Livry du 7 novembre 2018.
[26] Dr Anatoly Livry «Nietzsche, un indicateur de la santé psychique de la Russie» // Nietzscheforschung, Berlin–Boston. 2018. Band 25. P. 415–430. https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/nifo-2018-0030/html
[27] Courriel de Renate Reschke à Anatoly Livry du 16 novembre 2018.
[28] J’ai participé à des congrès organisés par la Nietzsche-Gesellschaft allemande depuis «Paul Claudel und Friedrich Nietzsche», Nietzsche und Frankreich, par la Société allemande «Friedrich Nietzsche», Naumburg, 25 août 2006 (https://anatoly-livry.e-
monsite.com/medias/files/2006programm.pdf) jusqu’à «Die “Psychologie” bei Nietzsche. Wurzeln und Bedeutung», intervention du 15 septembre 2018 dans le cadre du colloque avec comité de sélection «Nietzsche als Psychologe». Nietzsche-Werkstatt-Schulpforta, organisé par la Nietzsche- Gesellschaft allemande entre les 12 et 15 septembre 2018 (https://anatoly-livry.e- monsite.com/medias/files/programm-naumburg.pdf), et cela, sans compter les nombreuses invitations pour des conférences individuelles au sein du même centre de Nietzsche à Naumburg: Dr Anatoly Livry, «Nietzsche und Russland», sélectionné par un comité académique de la Nietzsche-Gesellschaft allemande composé de professeurs de l’Université Humboldt de Berlin, de l’Université de Heidelberg, etc. pour une présentation le 30 janvier 2019, à 19h30, en allemand, au sein du Nietzsche-Dokumentationszentrum (Naumburg, Saale), https://anatoly-livry.e- monsite.com/medias/files/faltblatt-2019.pdf
[29] Friedrich Nietzsche Der Antichrist. Fluch auf das Christentum, § 47, Werke in drei Bänden, op. cit., t. 2, p. 1211, Nietzsche souligne.
[30] Friedrich Nietzsche Also sprach Zarathustra, op. cit., p. 323.
[31] «La Purification de la race», traduction de Dr Anatoly Livry.
[32] Friedrich Nietzsche Morgenröte. Gedanken über die moralischen Vorurteile, op. cit., t. 1, 1181, Nietzsche souligne.
[33] «Очевидно, что идеи Ницше — „философа будущего Европы“ (как он сам себя называл), с которого „только и начинается на земле большая политика“, — могут помочь современным отечественным интеллектуалам выработать соглашение о культурной и национальной стратегии России в XXI веке» // Синеокая, Ю. В. Философия Ницше и духовный опыт России (конец XIX — начало XXI веков): дис. … д-ра филос. наук. Специальность 09.00.03 — история философии, Москва, 2009, с. 8.
! Синеокая Юлия Вадимовна (Sineokaya) – физлицо, включённое в реестр СМИ, выполняющих функции иностранного агента (с 16 февраля 2024 года).
[34] Ницше, Ф. По ту сторону добра и зла. Собр. соч.: в 2 т. М., 1990. Т. 2. С. 373.
[35] Синеокая, Ю. В. Философия Ницше и духовный опыт России (конец XIX — начало XXI веков): дис. … д-ра филос. наук. Специальность 09.00.03 — история философии, Москва, 2009, с. 335.
! Синеокая Юлия Вадимовна (Sineokaya) – физлицо, включённое в реестр СМИ, выполняющих функции иностранного агента (с 16 февраля 2024 года).
[36] Cf note 15 du «Call for papers» pour le 33. Internationalen Nietzsche-Kongress.
[37] Dr Anatoly Livry «La matrice des lois liberticides ou l’Université vue de l’intérieur» // Le Harfang, été 2024, Drummondville (Québec). P. 24–33.
[38] Cf. «Bibliographie scientifique» de Dr Anatoly Livry. https://anatoly-livry.e-monsite.com/pages/bibliographie-scientifique.html
[39] À la conférence de Weimar concernant l’«avenir de Nietzsche» (avenir imposé par qui? si je puis demander) organisée par Helmut Heit, Corinna Schubert, Evelyn Höfer («Nietzsches Zukünfte», octobre 2024), Sineokaya est intervenue le 9 octobre 2024 accompagnée de deux autres «philosophes» sur la Russie et l’Ukraine (https://www.klassik- stiftung.de/assets/Fotos/Forschung/Kolleg_Friedrich_Nietzsche/Nietzsches_Zukuenfte_Programm 2024.pdf). Tous les organisateurs savaient, car à maintes reprises informés, que leur «spécialiste de Nietzsche, de la Russie et de l’Ukraine» avait falsifié les citations de Nietzsche dans sa thèse de doctorat et qu’elle avait fait sa carrière académique sur Nietzsche sans nullement maîtriser la langue allemande. Visiblement, les «philosophes académiques» de la Nietzsche-Gesellschaft sont davantage intéressés par les capacités d’agitatrice de Sineokaya que par son professionnalisme réel. Il s’agit d’une union d’escamoteurs se protégeant les uns les autres. Quant à Nietzsche, il n’est que l’otage de commissaires politiques – commissaires de quelle idéologie? Je serai curieux de le savoir.
[40] Le concours des ingénieurs français Puissance Alpha a exclu en 2024 l’épreuve de langue française – considérée comme trop «anxiogène».
[41] Dr Anatoly Livry «“L’Arabie heureuse” de B. Franco, professeur à la Sorbonne» // Proceedings of the Academy of DNA Genealogy, Boston-Moscou-Tsukuba. 2023. vol. 16, № 3. p. 439–448.
[42] «Компетенции члена-корреспондента РАН Юлии Синеокой несколько недотягивают до академических стандартов, считает русско-французский писатель, философ и литературовед Анатолий Ливри.
Для того чтобы заниматься философией на профессиональном уровне, требуется в первую очередь иметь возможность читать тексты изучаемых философов в подлинниках, а самое главное — необходимо воспринимать их труды в контексте эпохи… Например, для анализа наследия Ницше, о котором защитила докторскую Синеокая, следует не только знать в совершенстве древнегреческий и немецкий языки, но и французский язык эпохи жизни Ницше, отмечает исследователь. Несмотря на то, что Синеокая в течение 10 лет заведовала сектором истории западной философии ИФ РАН, она не владеет ни немецким, ни даже французским языком, о чем свидетельствует, в частности, запись французской радиопередачи La philosophie, entre guerre et exil, которая состоялась на канале France Culture, Париж, 24 февраля 2023 года, куда Синеокая пришла в сопровождении переводчицы Алисы Кац. Кроме приветствия она не произнесла ни одной фразы на французском языке за почти часовую беседу» [2].
! Синеокая Юлия Вадимовна (Sineokaya) – физлицо, включённое в реестр СМИ, выполняющих функции иностранного агента (с 16 февраля 2024 года).
[43] Dans son courriel professionnel du 10 juillet 2023 (à 14:57), le fonctionnaire de l’enseignement supérieur employé à l’INALCO Catherine Géry précise que Sineokaya a le statut de «chercheuse associée» dans le centre «scientifique» de l’INALCO, lequel, d’après la même fonctionnaire, soutient l’association de l’Institut de philosophie russe, autrement dit cette association selon la loi française de 1901. Il s’agit donc d’une simple association qui nécessite la signature de deux personnes. La préfecture de Paris reconnaît chaque année quelque 5000 associations de ce type, souvent éphémères et parfois destinées à brasser de l’argent sale. En ce qui concerne la haute moralité des professeurs universitaires en slavistique, précisons que le conflit d’intérêts résultant du soutien de ce centre impliquant une ex-fonctionnaire russe dont je démontre qu’elle manipule des citations dans sa thèse de doctorat n’a pas empêché cette fonctionnaire Géry d’accepter d’être le rapporteur, au nom de la République française, sur mon dossier. Il faut souligner que la grande transparence qui règne parmi les fonctionnaires de la slavistique française portant le titre de professeur universitaire leur interdit de me transmettre le rapport de cette expertise de Géry, déterminant dans le cadre de la procédure de qualification du CNU.
[44] Dans son courriel professionnel du 11 juillet 2023 (à 07:53), à la suite d’une question directe posée par écrit, Catherine Géry précise de nouveau que Sineokaya n’assure aucune fonction d’enseignante à l’INALCO. Il est donc possible d’en conclure que Sineokaya avec le statut estudiantin de «chercheuse associée» subsiste grâce à l’aide sociale dans sa banlieue parisienne. Malgré les citations tronquées de Nietzsche dans sa thèse de doctorat et la non-maîtrise tant du français que de l’allemand, l’INALCO la soutient – ce qui est visiblement une décision administrative doctrinale. Cela donne à penser que les professeurs slavistes français méprisent la Science.
[45] «Ассоциированный преподаватель-исследователь Исследовательского центра «Европа-Евразия» Национального института восточных языков и цивилизаций (CREE INALCO) с 2023 г.» https://iphras.ru/sineokaya.htm. C’est faux. Contrairement à cette annonce, Sineokaya n’enseigne pas à l’INALCO et n’a aucun poste dans cette institution.
[46] «Bonjour Monsieur, Je vous informe que la section 13 ne communique pas les rapports et que les rapporteurs ne seront pas modifiés» // «Conflits d’intérêts & rapporteurs section 13 cnu: pernette, géry»: Courriel du Ministère de l’enseignement supérieur français du 22 janvier 2024.
[47] Dr Anatoly Livry «Фридрих Ницше: о больной душе Gesindel (отребья)» с последующей статьёй «Nietzsche, la Russie et l’Allemagne: une catastrophe spirituelle et académique» // Proceedings of the Academy of DNA Genealogy, Boston-Moscow-Tsukuba. June 2019. Vol. 12. N°6. Р. 1133–1161, 1168–1173.